AlloCovid : un outil dopé à l’intelligence artificielle pour diagnostiquer le coronavirus

Des médecins, chercheurs, professeurs et experts en épidémiologie de l’INSERM (l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale) ont développé un numéro national baptisé « AlloCovid » qui diagnostique le coronavirus chez un individu. Accessible 7j/7 et 24h/24, ce dispositif alimentera la base de données de Santé publique France, de façon anonyme, et permettra un suivi en temps réel de l’évolution de l’épidémie.

Les outils et les initiatives destinés à lutter contre l’épidémie de coronavirus ou à suivre son évolution se multiplient à mesure qu’approche le déconfinement. Cette semaine, des médecins, chercheurs, professeurs, experts en épidémiologie et IA de l’INSERM (l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale) ont développé « AlloCovid », un dispositif qui prend la forme d’un numéro national.

1000 assistants vocaux disponibles

Cet assistant virtuel à la voix féminine fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 via le numéro 0 806 800 540. Il pose une série de questions conformes aux directives du ministère de la santé et détecte les signes de la gravité de la maladie. Depuis lundi, toute personne de plus de 15 ans souhaitant savoir si son profil ou état de santé nécessite une attention particulière peut converser, gratuitement partout France (DOM-TOM inclus), avec l’un des 1000 assistants vocaux d’AlloCovid.

Le robot demande si la personne a eu de la fièvre, des frissons ou une transpiration anormale. Si elle souffre d’une toux persistante ou si elle tousse plus que d’habitude.  L’appelant doit répondre par oui ou non, mais le robot virtuel peut également demander des relevés de températures. Il dispose de 900 réponses pour chaque question. L’assistant virtuel s’adapte même aux accents. En revanche, il ne prend pas en compte l’émotion dans la voix au bout du fil. En général, le questionnaire ne prend que trois minutes au maximum.

« Le but n’est pas de remplacer les médecins »

AlloCOVID a la capacité de détecter les signes de gravité de la maladie notamment chez les plus vulnérables, comme les transplantés ou les dialysés et de les orienter (rester chez eux, joindre un médecin ou appeler le 15 en fonction des réponses obtenues). « Le téléphone permet de toucher des gens plus âgés et souvent plus fragiles », souligne Xavier Jouven de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), pilote du dispositif. « Le but n’est pas de remplacer les médecins. On collecte et on donne des informations. », précise-t-il.

Le système peut traiter au maximum 1000 appels simultanés

Le service alimentera la base de données de Santé publique France sur la maladie, de façon anonyme, et permettra le suivi en temps réel de l’évolution de l’épidémie. Développé conformément aux recommandations de la CNIL, « AlloCovid » a été conçu avec l’aide de e.Voyageurs SNCF, la filiale digitale de SNCF Voyageurs, et Allo-Media, une start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle.

Les différents partenaires et soutiens du projet ont d’abord mis le bot vocal à disposition du SAMU 78, qui a pu le tester avec succès pendant sept jours durant le mois d’avril. Pour l’instant, le système est dimensionné pour traiter au maximum 1000 appels simultanés. Selon Xavier Jouven, « AlloCovid » pourra subir quelques ajustements d’ici à la levée du confinement, prévu le 11 mai prochain.